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Papy,

Tu nous as dit un jour : « Écoute moi bien gamin,  l’important c’est le choix.»

Le choix de l’usine plutôt que de la ferme.

Le choix de l’amour pour un avenir meilleur.

Le choix de construire les souvenirs et guérir le passé par les retrouvailles de famille.

Le choix de nous parler de la beauté du Monde et de l’enfer de la guerre.

Le choix du pardon plutôt que de la haine.

Tes choix nous ont façonné en tant que famille, chacun d’entre nous affirme l’ambition que tu as initiée il y’a bien longtemps et en ressent toute la difficulté, tous conscient d’à quel point un choix peu marquer une vie. Cette force de caractère propre à notre famille nous permet à toutes et tous d’assumer pleinement nos décisions. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, que les conséquences soient éphémères ou indélébiles.

L’important c’est le choix. Alors écoute nous bien papy : On te promet de continuer à prendre soin d’Annie, de Denis, de Pamela de Paul-Auguste et de Lolly et de veiller à les garder proche de nous pour toujours. On te promet de transmettre tes valeurs à nos futurs enfants. On te promet de continuer de se regrouper en famille et de lever un verre à ton souvenir, ou p’tetre 2. On te promet de garder en mémoire les souvenirs merveilleux passés à tes côtés :

(Benjamin) : Je me rappelle cette fois où j’avais passé la tondeuse avec toi et tu m’as dit la larme à l’œil : « tu vois gamin partager des moments comme celui avec mes petits enfants tu n’as pas idée d’à quel point cela me rend heureux ». Nous sommes partis boire une bière pour refaire le monde et discuter de la vie. C’était magique de partager ce moment avec toi pour moi aussi, je ne l’oublierai jamais. On était chez Dom tous autour de toi, et tu nous racontais des anecdotes de la guerre. Avec grande émotion tu nous a partagé le jour où la vie avait décidé de t’épargner pendant la guerre. Ce jour là tu nous as transmis tes plus profondes émotions.

(Emilie) : Je me souviens c’était le samedi de la fête de l’école. On était les 3 avec maman de retour à la maison, quand j’ai vu ta voiture garée devant chez nous. J’ai couru à la porte d’entrée et là, face à face. On ne se connait pas, mais il y a comme un air de ressemblance . Gatoun arrive derrière moi et avec un grand sourire tu nous dis : « Il y a comme un air de Kiéné ». Et voilà, j’avais rencontré mon papy pour la première fois. Puis se sont enchaînés : des fêtes à l’étang, une visite dans le jura, dans le Doubs, des apéros, des montagnes de chocolat suisse à Noël, des litres de coca à boire, de choucroutes , des paellas et j’en passe. Tu m’appelais « Caroline », alors je te disais « Mais papy, je m’appelle Émilie » et tu me répondais en rigolant « oui je sais, Caroline ». Je n’ai toujours pas compris ta blague .

Si tu étais là tu nous dirais : « Écoute moi bien gamin, c’est pas une fois qu’on a fait dans son froc qu’il faut serrer les fesses ». On t’embrasse fort et passe le bonjour à Théo. On t’aime.

 
 
 

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